Le bras de fer n'est pas terminé

Avant même que le libéral ne le confirme, le député adéquiste, François Bonnardel, était convaincu qu'il y aurait un second dépouillement.

Le bras de fer n'est pas terminé entre le candidat libéral, Jean-Claude Tremblay et l'adéquiste François Bonnardel. M. Tremblay a annoncé hier, en début de soirée, qu'il demandait un dépouillement judiciaire.


Lundi soir, François Bonnardel a été réélu pour un second mandat avec 63 voix de majorité devant son adversaire libéral.

 



En début d'après-midi hier, M. Tremblay ne pouvait pas confirmer si un recomptage aurait lieu. «Tout nous porte à croire qu'on va aller en recomptage. Selon nos observations, il y a lieu de le demander, a -t-il fait savoir. J'ai quatre jours pour me décider.»

Finalement, le libéral a rappelé La Voix de l'Est vers 17h pour annoncer qu'il allait de l'avant. Les 513 bulletins de vote rejetés l'ont convaincu qu'il avait encore une chance de gagner. «Peut-être que des bulletins ont été rejetés alors qu'ils étaient valides», a-t-il souligné. Les conseillers juridiques de M. Tremblay communiqueront avec les avocats de François Bonnardel, ce matin.

Avant même que le libéral ne le confirme, le député adéquiste se disait convaincu qu'il y aurait un second dépouillement. «On s'imagine qu'il y aura un recomptage, a-t-il indiqué au cours d'une entrevue accordée en fin d'après-midi. Mais je suis très confiant. La plupart du temps, le recomptage est favorable à celui qui a gagné.»

M. Bonnardel a cité l'exemple de l'ex-député libéral de Shefford, Bernard Brodeur, aux élections du 30 novembre 1998. «J'ai beaucoup pensé à Bernard Brodeur ce matin», a confié l'adéquiste. M. Brodeur l'a d'ailleurs appelé, hier matin, pour lui rappeler qu'il s'était déjà retrouvé dans la même situation.



Le soir de l'élection, M. Brodeur l'avait emporté par 81 voix sur le candidat péquiste René Marois. Ce dernier a demandé un second dépouillement quatre jours plus tard.

Six cent cinquante-quatre votes avaient été rejetés. Chacun des bulletins de vote avait été vérifié. Des membres des équipes libérale et péquiste, supervisés par le juge Claude Chicoine de la Cour du Québec, ont participé à ce dépouillement. L'opération a duré cinq jours. Bernard Brodeur a conservé la victoire avec huit voix en moins.

Jean-Claude Tremblay ignorait qu'un dépouillement judiciaire avait déjà eu lieu dans Shefford. «Je vais appeler Bernard Brodeur», a-t-il laissé tomber. Le libéral n'avait aucune idée des étapes à venir pour ce dépouillement. «Je pense que ça doit être un peu comme un procès. Chaque partie a ses avocats», a-t-il mentionné.

Pour l'instant, M. Tremblay se dit «confus». «Je ne peux pas dire que j'ai perdu, ni que j'ai gagné», explique-t-il.

Joint en fin de soirée, François Bonnardel a assuré que son équipe participerait au dépouillement. «Je n'ai aucun problème avec ça. Surtout que ça confirmera notre victoire.»