Dunham: pas d'amende pour la coupe illégale

Une soixantaine de personnes ont assisté hier soir à l'assemblée du conseil de Dunham où la coupe d'arbres sans permis dans une forêt du chemin Symington a été longuement débattue.

La municipalité de Dunham ne mettra finalement pas à l'amende l'entreprise qui a abattu sans permis au début du mois de novembre des centaines d'arbres dans une forêt le long du chemin Symington.


Un problème de communication entre l'inspecteur municipal et l'ingénieur de la compagnie explique qu'aucun permis n'a été délivré pour procéder à cette coupe, a expliqué hier soir le maire Marcel Poirier lors de l'assemblée régulière de son conseil. Le règlement de la municipalité prévoit une amende de 300 $ pour une coupe illégale d'arbres. «Nous n'allons pas mettre le feu au village pour 300 $», a imagé le maire en marge de la rencontre à laquelle une soixantaine de personnes ont assisté.

 



Le conseil municipal n'a plus l'intention de perdre la face dans de tels dossiers. Aussi a-t-il pris la décision de faire appel à un expert pour obtenir des conseils concernant les activités forestières sur son territoire. La municipalité a embauché à contrat François Daudelin, l'inspecteur des coupes forestières de la MRC de Brome-Missisquoi. L'ingénieur forestier étudiera le plan de coupe déposé à la municipalité par l'entreprise forestière.

M. Daudelin procédera d'ailleurs dans les prochains jours à une visite de la forêt de 122 hectares (300 acres) où l'entreprise forestière désire effectuer des coupes. Il sera accompagné d'un inspecteur de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). Ils veulent s'assurer que les secteurs visés ne comportent pas d'importants peuplements d'érables à sucre. Les peuplements d'érables à sucre de plus de quatre hectares sont protégés.

M. Daudelin aura également le mandat d'examiner toutes les demandes de coupe sur le territoire de Dunham pour l'année 2009. En 2010, la municipalité se joindra aux municipalités de Frelighsburg, Sutton, Lac-Brome et de Brigham qui obtiennent directement ces services de la MRC.

Une représentante de la Fiducie du mont Pinacle, Nathalie Berger, a tendu une main à la municipalité, lui demandant de retarder l'abattage afin de terminer l'inventaire des essences d'arbres dans la forêt et de protéger des secteurs s'il le faut. La forêt concernée serait peuplée de plusieurs espèces rares et très vieilles, selon des expertises de biologistes. «On veut que ça devienne un beau cas de développement durable», a dit Mme Berger.



Le maire Poirier a indiqué que la municipalité n'avait aucun pouvoir, la forêt appartenant à l'entreprise forestière. «Nous ne sommes pas chez nous. Vous devez vous adresser aux propriétaires.»

Un peu plus tôt, M. Poirier avait servi une critique aux environnementalistes opposés à ce que cette forêt serve à des activités forestières. «Ça fait un an que cette terre est à vendre», avait-il lancé, camouflet qui a provoqué des protestations de la salle.

Séance d'information

L'entreprise au coeur de cette controverse, propriété de membres de la famille Champigny de Mansonville et de Gilles Ducharme, tiendra une séance d'information sur le plan de coupe qu'elle mettra de l'avant. L'ingénieur forestier de l'entreprise, Olivier Côté, sera sur place pour répondre aux questions des citoyens. La rencontre aura lieu le jeudi 11 décembre, à 19h, à l'école La Clé des champs de Dunham.

mlaliber@lavoixdelest.qc.ca