«C'est une décision qui n'a aucun bon sens, estime Gilles Groulx, résident du 3e rang et ancien maire de Saint-Joachim. Il n'y a même pas de place pour stationner les voitures. Il faut les laisser dans la rue pour venir prendre le courrier. Imaginez ce que ce sera en plein hiver lorsqu'il y aura beaucoup de neige. Je me demande même comment ils vont faire pour déneiger la route et préserver l'accès à la boîte postale.»
M. Groulx souligne d'ailleurs qu'à la vitesse où les voitures circulent dans son rang, le pire pourrait facilement se produire.
«S'il fallait qu'une voiture vienne en frapper une autre qui est stationnée près de la boîte postale pendant que des gens vont chercher leur courrier, ceux-ci pourraient être happés par les voitures alors qu'ils n'ont aucune protection.»
Dangereux
Si Gilles Groulx ne sait toujours pas s'il devra se rendre chaque jour à trois kilomètres de chez lui pour quérir son courrier, Gilles Dalpé, qui demeure dans le chemin Fontaine, a déjà reçu les clés de son casier et l'avis l'informant que sa boîte aux lettres était considérée trop dangereuse et qu'il devra dorénavant aller chercher son courrier en voiture sur le 2e rang.
«C'est sûr que je ne trouve pas ça drôle de devoir faire un kilomètre de route pour aller chercher mon courrier, explique-t-il. Mais c'est surtout que là où la boîte est située, c'est dangereux.»
M. Dalpé raconte que chaque fois qu'il se rendra chercher son courrier dans cette boîte, située à un peu plus d'un mètre du bord du chemin, il devra ensuite poursuivre sa route pour effectuer un demi-tour dans la cour d'un autre citoyen.
«Je ne trouve pas que ce soit une très bonne idée», ajoute-t-il.
Par mesure préventive
Du côté de Postes Canada, on prétend que ces changements ont été apportés par mesure préventive, pour éviter que les facteurs ruraux soient impliqués dans des accidents de la route.
«L'été dernier, nous avons procédé à l'analyse de l'emplacement de 350 boîtes aux lettres rurales sur la route 2 qui dessert Roxton Pond et Saint-Joachim-de-Shefford, explique Line Brien, porte-parole de Postes Canada. De ce nombre, 237 ont été considérées conformes, 65 ont dû être déplacées pour les rendre plus sécuritaires et 38 clients devront maintenant aller chercher leur courrier dans une boîte communautaire parce qu'il n'y avait tout simplement pas d'autre solution.»
Mme Brien soutient toutefois qu'il n'est pas question que la sécurité des citoyens soit compromise par cette décision de réduire les risques pour les employés de Postes Canada.
«Il y a des normes de sécurité très strictes à respecter lorsque nos sous-contractants procèdent à l'installation de boîtes postales communautaires, reprend-elle. Nous allons vérifier les boîtes postales en question dès cette semaine et, si elles ne sont pas conformes, nous allons procéder aux travaux nécessaires pour rendre leur accès sécuritaire.»