Deux gros canons pour appuyer Tremblay

Michelle Courchesne et Monique Jérôme-Forget en entrevue à La Voix de l'Est hier.

L'idée du député adéquiste François Bonnardel de créer un centre d'aide pour les enfants souffrant d'un trouble envahissant du développement (TED) dans Shefford plaît à la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne. Cette formule est gagnante, assure-t-elle.


Mais la députée de Fabre s'est empressée d'ajouter que M. Bonnardel ne propose rien de nouveau. «Sûrement qu'il y en a un centre qui existe en Montérégie, a-t-elle avancé. Je suis même convaincue qu'il y en a plus qu'un.»

 



L'Agence de santé et des services sociaux de la Montérégie n'a pas été en mesure de valider cette information, hier. «Il existe des points de service avec les CLSC un peu partout sur le territoire, a noté l'agent de communication, François Simard. Mais je ne sais pas si c'est le même genre de service que veut offrir M. Bonnardel.»

Jean-Claude Tremblay, candidat libéral dans Shefford, qui accompagnait Mme Courchesne a promis s'il est élu, d'aller de l'avant avec l'idée du député adéquiste. «C'est une bonne idée, mais elle n'est pas nouvelle, a-t-il répété. La personne qui a le plus de chances de la réaliser c'est un député libéral.»

La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, aussi présente à cette rencontre de presse à La Voix de l'Est, a vanté Jean-Claude Tremblay. «C'est un homme exceptionnel, estime-t-elle. Non seulement je le connais, mais il connaît mon mari depuis longtemps. On est en pays de connaissance. M. Tremblay a une longue feuille de route. On veut beaucoup qu'il fasse partie du caucus.»

Crise financière



Puis la ministre des Finances a enchaîné avec son discours sur l'économie québécoise. Pour l'instant, le Québec tire bien son épingle du jeu dans la crise financière mondiale, assure-t-elle. Mais des temps plus difficiles viendront, ajoute la ministre. «Probablement que les gens vont consommer moins à Noël, dit-elle. L'Europe est en récession, l'Angleterre, le Japon et les États-Unis le sont ou presque. Quand il n'y a pas de demandes aux États-Unis, on ne peut pas l'inventer. S'il n'y a pas de construction, notre bois, on ne peut pas l'exporter.»

La députée de Marguerite-Bourgeoys croit que la région se tirera bien d'affaire malgré la crise. «Je sais que dans votre région le taux de chômage est très bas et que le taux d'emplois est élevé, souligne-t-elle. Je sais que s'il y a une fermeture d'entreprise, on va être capables de régénérer des emplois pour qu'à la reprise économique en 2010, on soit en action.»

Le candidat libéral, Jean-Claude Tremblay, a renchéri en mentionnant que «d'ici 2011, 120 000 postes seront à combler dans la région.»

Marois coupable

Michelle Courchesne a ensuite pris les rênes de la rencontre pour parler d'éducation. La ministre n'a pas été tendre à l'endroit de la chef péquiste, Pauline Marois. «Ce qui a fait très mal au milieu de l'éducation, c'est de mettre à la retraite 1800 professionnels, a-t-elle lancé. Mme Marois a dit, en fin de semaine, qu'elle ne regrettait rien par rapport aux médecins et aux infirmières qu'elle a mis à la retraite. Elle a fait ça en même temps que les 1800 professionnels alors j'imagine que ça non plus elle ne le regrette pas. Je trouve ça terrible. Nous avons investi des millions pour réengager ces gens.»

Le système d'éducation n'est pas parfait, Mme Courchesne l'admet. «Mais c'est décourageant de se faire dire que ça va juste mal, déploret-elle. Depuis 2003, le budget du ministère de l'Éducation ne cesse d'être augmenté.»



D'ici deux ans, la ministre s'est engagée à réduire de 10 % le nombre d'élèves par classe au primaire et au secondaire. L'embauche de 2400 nouveaux professeurs fait aussi partie de ses plans.

Et Mme Courchesne réclame que les écoles s'assurent que les bons diagnostics soient posés pour les élèves en difficulté. «Il faut faire le ménage dans cette évaluation de nos enfants dans chacune des écoles, exige-t-elle. C'est pourquoi je demande à chaque commission scolaire d'avoir une entente avec le réseau de la santé.»

Jean-Claude Tremblay veut pousser encore plus loin le partenariat avec le milieu en organisant une table de concertation sur le décrochage scolaire regroupant des parents, les écoles et les organismes du milieu. Il reste à savoir si la population se rangera derrière le candidat, le 8 décembre.

csthilai@lavoixdelest.qc.ca

 

Michelle Courchesne a dit...

«Dans notre société, pour travailler, c'est le cinquième secondaire que ça prend. On a besoin d'un diplôme si on veut progresser dans la vie.»

«S'il y a un cours qui n'a pas été fait en catimini, c'est le cours d'éthique et de culture religieuse. Je vais vous envoyer la liste des rencontres que nous avons tenues. Il y a eu deux ans de projet-pilote. Il n'y a pas un cours qui soit plus démocratique que ça.»



«Il faut rééquilibrer l'enseignement par projets et l'acquisition de connaissances. Dernièrement, je suis allée dans une classe de 6e année. Hier soir, ma voisine est venue me porter des cartes que les élèves ont faites pour me remercier. C'est adorable, mais le temps qu'ils prennent pour faire ça...»

«Ce qui est important, c'est le taux de diplomation. Dans votre région, il est constamment en progression.»

«Jamais les budgets pour les élèves en difficulté n'ont été coupés. Quand une commission scolaire dit qu'elle coupe dans les services parce que son budget est coupé, vous comprendrez que je réagis dans la minute.»