Deux éléments sont à retenir de son parcours qui en a fait une icône sur la scène mondiale: charisme et vision. Deux éléments qui, depuis belle lurette, sont disparus de toutes les scènes politiciennes de la planète: Canada et Québec y compris.
Heureux sont nos voisins du Sud d'échapper, pour un certain temps, à la morosité et au cynisme qui ont envahi la majorité des pays de notre bonne veille terre.
Nous, Canadiens, nous nous retrouvons avec nos bonnes vieilles pantoufles: un gouvernement fédéral minoritaire sans vision qui se retrouve isolé et qui devra s'inventer des orientations nouvelles, ne pouvant plus calquer celles de George W.
Nous, Québécois, nous nous retrouvons dans une campagne électorale inutile et coûteuse s'appuyant sur "l'ego trip" du chef du Parti libéral qui s'imagine le sauveur de l'économie du Québec.
Nous aurons vécu en 2008 deux campagnes électorales dénuées de toute utilité et vides de sens: la démocratie a le dos large. Tous les commentateurs et les citoyens, en grande majorité, trouvent que la présente campagne québécoise n'a aucune justification réelle.
En plus de la non pertinence de cette campagne, nous devons subir les entourloupettes des Charest et Dumont qui se prennent pour des Barack Obama. Nos deux politiciens professionnels se drapent de l'idéologie développée par Barack Obama. Un peu plus et ils nous serviront son slogan "Yes, We can". Lorsque des politiciens de droite et à la droite de la droite usurpent l'idéologie du réel changement, cela ne fait que démontrer leur cynisme. Ils nous prennent pour des canards de bois.
Barack Obama a stigmatisé nos voisins du Sud en leur présentant une vision stimulante de l'avenir tout en l'habillant d'un réalisme à faire peur. Ils partent de loin nos voisins du Sud, ils ont des défis énormes à relever. Mais en même temps, par son charisme, il a su introduire l'espoir dans l'imaginaire de nos voisins.
Force est d'admettre, depuis René Lévesque, que le charisme et la vision sont des éléments que nous ne retrouvons pas sur les radars de nos politiciens. Les Harper, Charest et Dumont de ce monde ont autant de charisme qu'un deux par quatre et ne parlons pas de leur vision. Savent-ils ce que cela veut dire avoir une vision autre que de former un gouvernement majoritaire?
Le Québec a donné une leçon d'humilité à Stephen Harper en le désavouant, nous ne pouvons que souhaiter que ces mêmes Québécois donneront aussi une leçon d'humilité au premier ministre et chef du Parti libéral qui nous oblige à subir une campagne électorale jusqu'au 8 décembre prochain.
Que l'on vive avec des gouvernements minoritaires à Ottawa et à Québec tant et aussi longtemps qu'un Barack Obama québécois n'émergera pas sur nos scènes politiciennes; la terre va continuer à tourner d'ici là.
Bernard Fournelle, Granby
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