Le mammographe pourrait fonctionner au ralenti

L'événement Marchons pour nos nichons a permis d'amasser 900 000$ qui serviront à l'achat d'un mammographe.

Le mammographe qu'achètera le Centre hospitalier de Granby avec les 900 000 $ amassés par la communauté lors de l'activité Marchons pour nos nichons risque de fonctionner au ralenti. Comme il ne s'agit pas d'une priorité ciblée par le ministère de la Santé, ce dernier ne versera qu'une partie des 170 000 $ nécessaires annuellement à son fonctionnement.


«Ils n'auront pas cette somme, parce qu'on a moins d'un million de dollars à distribuer pour toute la région», explique Claire Pagé, directrice associée à la coordination du réseau à l'Agence de santé et de services sociaux de la Montérégie (ASSSM).

 



Comme les sommes ne sont pas encore attribuées aux différents hôpitaux de la Montérégie, Mme Pagé n'a pu préciser le montant que recevra l'hôpital de Granby, mais elle affirme que cela «va permettre un fonctionnement qui va se développer progressivement, une journée, deux journées par semaine», ajoutant que les budgets pourraient être augmentés dans les années à venir.

Le Ministère n'autorise donc pas de budget spécifique au fonctionnement de l'appareil. L'argent qui sera versé proviendra de l'Allocation régionale pour les services d'imagerie médicale et de laboratoire accordée par l'agence aux hôpitaux montérégiens au printemps dernier et qui sera versée en décembre. «L'achat du mammographe provient d'une initiative communautaire. Le Ministère n'est pas lié à offrir un budget de fonctionnement pour un appareil qui ne provient pas d'un choix gouvernemental», précise Mme Pagé.

Étonnée

«Je suis extrêmement étonnée, a affirmé la présidente de l'activité Marchons pour nos nichons, Linda Bouchard, lorsque jointe au téléphone. J'étais sur l'impression que l'appareil fonctionnerait selon le nombre de requête des patients. J'espère qu'à 900 000 $, il fonctionnera plus qu'une ou deux journées par semaine.»



Claire Pagé indique que la collecte de fonds de Marchons pour nos nichons «est une belle initiative qui montre l'implication de la communauté», mais que «ce n'est pas proportionnel à la capacité de l'agence à allouer un budget».

L'allocation régionale est donnée pour l'ensemble des services d'imagerie médicale d'un établissement, et non seulement pour la mammographie.

«Il y a plusieurs services d'imagerie médicale: les scans, les échographies, etc. Ce sera à eux (l'hôpital de Granby) de faire la répartition de l'allocation entre leurs services d'imagerie.»

De son côté, l'hôpital n'a pas confirmé que l'appareil fonctionnera au ralenti.

«On est en démarche auprès de l'Agence, a indiqué Josée Grondin, chef du service d'imagerie médicale et de médecine nucléaire. Bien que l'agence soit formelle et affirme avoir avisé l'hôpital qu'il devra puiser à même l'allocation dès le mois de mars, l'hôpital semble plutôt optimiste. «Puisque l'argent (pour l'appareil) vient du public, il leur serait malaisé de refuser (d'accorder les sommes demandées pour le fonctionnement).»

Achat imminent



Mme Grondin a indiqué qu'elle souhaitait lancer l'appel d'offres prochainement afin d'acheter l'appareil d'ici décembre.

Malgré le roulement de la Clinique de radiologie de la rue Court, à Granby, qui ferait environ 8000 mammographies par année et qui traiterait même des patientes de Trois-Rivières, l'hôpital soutient qu'il y a bel et bien un besoin et que l'achat d'un mammographe est toujours justifié.

«Cet appareil va nous permettre de faire des examens et des opérations qu'eux, avec leurs appareils, ils ne peuvent pas faire», explique Mme Grondin.

Ce mammographe numérique à la fine pointe de la technologie avec table de stéréotaxie permet tra de diagnostiquer et d'identifier avec précision la position et la nature de lésions cancéreuses dans le sein. Il permettra ainsi un traitement plus précoce du cancer.

Le Centre hospitalier de Granby réalisera des travaux au cours de l'hiver pour aménager les locaux nécessaires à sa mise en opération.

Actuellement, les patientes de Granby doivent se rendre à l'hôpital Brome-Missiquoi-Perkins de Cowansville pour recevoir ces traitements.