Une greffière coupable de conduite dangereuse

L'accident impliquant une voiture et deux motocyclettes a eu lieu le 24 juin 2006. L'un des motocyclistes s'est retrouvé la jambe coincée sous l'automobile conduite par Cathia Surprenant.

Pour avoir roulé avec des freins défectueux et heurté deux motocyclistes, une greffière à l'emploi du palais de justice de Granby a récemment été reconnue coupable d'acte criminel.


Un jury composé de 12 personnes a déclaré Cathia Surprenant coupable de deux chefs de conduite dangereuse, dont conduite dangeureuse causant des lésions.

 

Mme Surprenant, une Bromontoise de 23 ans, s'expose à une peine pouvant aller de l'amende à l'emprisonnement avec sursis. Son permis de conduite a aussi été confisqué.

L'accident de la route remonte à l'après-midi de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin 2006. L'accusée roulait vers Cowansville quand, arrivée au feu rouge à l'angle de la route 139 et de la sortie de l'autoroute 10, elle a «manqué de freins», indique l'avocate de la Couronne, Me Louise Leduc.

Elle est passée tout droit. La collision avec les deux motocyclistes a été brutale. L'un d'eux s'est retrouvé la jambe coincée sous la voiture. Il a été grièvement blessé et a dû subir de nombreuses opérations. L'autre n'a eu que des blessures mineures.

Frein à main

Or, dans les jours précédant l'accident, Mme Surprenant avait constaté que ses freins ne fonctionnaient pas bien. À plusieurs reprises, alors qu'elle revenait de Québec avec une amie, elle a dû utiliser le frein à main pour éviter une collision.

Deux jours plus tôt, son garagiste lui avait également dit que ses freins étaient défectueux. Son réservoir d'huile à freins était aussi vide au moment de la collision et la «lumière à frein» du tableau de bord était allumée. Bref, «ce n'était pas un accident mais un acte criminel», dit Me Leduc. «Elle savait qu'elle manquait de freins.»

Au terme de deux semaines de procès, Mme Surprenant a été acquittée de négligence criminelle et reconnue coupable de deux chefs de conduite dangereuse, le 3 octobre. Le verdict reçu ne l'oblige aucunement à quitter son emploi, a indiqué hier la directrice des services judiciaires, Chantal Patry.

L'un des avocats de l'accusée, Me Alexandre Caissie, a refusé de commenter la cause, hier. Son autre avocat, Me Martin Latour, n'a pas rappelé La Voix de l'Est.

Afin de préserver l'impartialité de la Couronne, la preuve a été déposée par une avocate de Longueuil, Me Louise Leduc, et la cause a été entendue par un juge de l'extérieur du district judiciaire de Bedford.

Les parties doivent se retrouver à nouveau le 27 octobre, en Cour Supérieure, pour les représentations sur sentence.