Réactions partagées des candidats

Mark Quinlan: «Je demeure convaincu qu'il y a une lutte à trois.»

Bien qu'il affirme «ne rien prendre pour acquis», le candidat bloquiste et député sortant dans Brome-Missisquoi, Christian Ouellet, s'est tout de même réjoui hier des résultats du sondage qui lui accordent une avance importante sur son plus proche rival, le libéral Denis Paradis.


«Ce n'est pas déplaisant d'entendre ça. Ça correspond à ce que je sens sur le terrain. Je sens la loyauté et l'appréciation des gens. Ils me communiquent leur satisfaction», a commenté hier M. Ouellet, dérogeant à son habitude de ne pas commenter les sondages.

 



Le bloquiste dit par ailleurs ne pas être étonné du fort appui qu'il obtient du côté de Magog. «Bien des gens de Magog me disent que l'ancien député (Denis Paradis) était comme un fantôme», dit-il.

À la lumière des résultats qui lui octroient 43 % des intentions de vote après répartition des indécis, M. Ouellet croit que «l'argument du pouvoir» utilisé par ses adversaires libéral et conservateur est «un cliché démodé». «Les gens n'achètent pas ça», dit-il.

Malgré tout, Christian Ouellet n'a pas l'intention de s'asseoir sur son avance d'ici le scrutin de mardi. «J'ai encore quatre personnes sur 10 à sécuriser», lance-t-il en faisant référence au nombre de répondants qui pourraient encore changer d'idée.

Volatilité



De son côté, le libéral et ex-député, Denis Paradis, qui obtient 31 % de la faveur des répondants, a fait preuve hier de la même prudence qui l'animait en début de campagne. «Je l'ai dit et je le redis: les sondages, c'est comme les marées, ça monte et ça descend», a-t-il déclaré hier.

Selon lui, les jeux ne sont pas encore faits. «La lutte est encore serrée. On sent beaucoup de volatilité dans l'air. On le voit à l'échelle canadienne. Les libéraux remontent. Et il y a une nouvelle tendance qui se dessine, celle d'un gouvernement minoritaire libéral», dit M. Paradis.

Selon lui, les électeurs ont compris l'importance de ne pas reporter au pouvoir un gouvernement conservateur et ils doivent maintenant élire un nouveau gouvernement. «Et ça ne peut pas être le Bloc», laisse tomber Denis Paradis, qui complète sa sixième campagne électorale.

Celui-ci invite les électeurs à «voter pour le meilleur député et pour une valeur sûre». «Je serai ce choix», assure-t-il.

Avec 16 % des intentions de vote, le conservateur Mark Quinlan, estime que les résultats du sondage mené par Segma ne sont pas conformes aux coups de sonde lancés par son organisation dans la circonscription. «Je demeure convaincu qu'il y a une lutte à trois», a-t-il soutenu hier.

«Il n'y a aucun doute que le prochain gouvernement sera conservateur, probablement minoritaire. Les électeurs ont le choix d'élire un député au pouvoir ou dans l'opposition. Et pour un député au pouvoir, il n'y a qu'un choix et c'est moi», dit-il.



Manque de visibilité

Avec respectivement 5 % et 4 % des voix dans Brome-Missisquoi, les candidats du NPD, Christelle Bogosta, et du Parti vert, Pierre Brassard, ont tous deux attribué hier leur performance au manque de visibilité de leur formation politique dans les médias.

«Mon association de comté a fait du beau travail pour faire connaître le NPD et ma candidature, même si on a eu de la difficulté à avoir une couverture équitable», a commenté Mme Bogosta.

Celle-ci croit toutefois pouvoir aller chercher des appuis supplémentaires auprès de 40 % des répondants du sondage qui ont affirmé pouvoir encore changer d'idée.

Pierre Brassard, lui, n'a pas caché sa déception. Lors d'un sondage mené en début de campagne, il avait récolté 8 % des appuis. «On a pris une bonne drop, a-t-il laissé tomber. Je pense que M. Ouellet a fait du train avec son projet de train...»

Quoi qu'il arrive, le candidat du Parti vert a bien l'intention de suivre à la trace le prochain député de Brome-Missisquoi. «Quel que soit le gagnant, il va avoir ma visite après les élections. Je ne reviendrai pas juste dans quatre ans. On va voir s'il va respecter ses promesses», dit M. Brassard.

Mission accomplie

En queue de peloton avec 1 % des intentions de vote, le candidat indépendant, David Marler, est loin de s'apitoyer sur son sort. Il croit même avoir réussi sa mission. «J'avais quelque chose à dire et je l'ai dit», a affirmé hier celui qui représentait le Parti conservateur en 2006.



Écarté de la course à l'investiture, M. Marler a dénoncé le principe de démocratie de «plus en plus flou» où la ligne de parti prime sur les intérêts de la circonscription pour un député. Il a également écrit un ouvrage biographique dans lequel il raconte le système de transfert d'argent entre le parti conservateur et l'association de circonscription auquel il a refusé de participer en 2006 et qui a toutes les allures, selon lui, d'un scandale.

David Marler est d'avis qu'il n'a pas dit son dernier mot. «Je finirai peut-être avec 2 % des votes... ou avec 41 %, si je vais chercher tous les répondants du sondage qui peuvent encore changer d'idée», lance-t-il avec bonne humeur.