L'immobilier s'en ressent chez nous

Le marché immobilier est en ralentissement dans la région de Granby, conséquence des craintes inspirées par la crise financière américaine. Les vendeurs n'auront d'autre choix que d'ajuster leur prix, pense l'agent immobilier Patrice Dulude.

Même si la crise financière qui mine en ce moment les États-Unis n'a pas encore frappé de plein fouet l'économie canadienne, les consommateurs sont de plus en plus craintifs de ce côté-ci de la frontière. À preuve, le marché immobilier tourne au ralenti et la région de Granby n'est hélas pas épargnée.


«On est loin de la folie d'il y a trois ou quatre ans, avoue d'entrée de jeu Bernard Rousselle, agent immobilier pour le compte de Royal-Lepage Avantage. Je n'ai pas constaté de ralentissement évident au cours des dernières semaines, mais je peux vous assurer que les acheteurs potentiels se posent de plus en plus de questions à propos de l'économie.»

 



Pour Geneviève Mailhot, des Immeubles Mailhot, il n'y a aucun doute: le marché immobilier est en baisse.

«Ce n'est pas encore énorme, mais on peut déjà sentir que c'est plus tranquille», confirme-t-elle.

Selon elle, les acheteurs de maison mettent en ce moment la pédale douce, de crainte que l'économie canadienne subisse les contrecoups de ce qui se passe chez nos voisins du sud.

«Ils sont plus méfiants, reconnaît-elle. Ils nous posent beaucoup plus de questions sur le marché immobilier qu'auparavant.»



La jeune femme garde tout de même espoir que le marché se raplombe.

«Je garde confiance, assure-t-elle. Les gens ne font que retarder un peu l'achat de leur propriété. Le marché ne s'effondrera pas du jour au lendemain.»

Plus de maisons, moins d'acheteurs

Le marché des résidences secondaires et des maisons de prestige est particulièrement affecté par le ralentissement économique, constate Patrice Dulude de Re-Max.

«Les gens qui avaient beaucoup de placements en bourse et qui viennent de perdre un paquet d'argent sont moins chauds à l'idée de s'acheter un chalet dans la région, explique-t-il. C'est un peu la même chose pour les maisons qui valent plus de 200 000 $.»

Selon lui, une maison qui se serait vendue en quelques jours il y a à peine quelques années, peut maintenant demeurer sur le marché plusieurs mois.



«Les vendeurs n'ont d'autre choix que d'être agressifs et de baisser leurs prix, soupire Patrice Dulude. C'est ce qui se produit quand il y a plus de maisons sur le marché que d'acheteurs potentiels.»

Resserrement hypothécaire

Le gouvernement canadien a déjà pris des mesures pour éviter une débâcle des marchés hypothécaires comme celle qui s'est produite aux États-Unis, en limitant l'amortissement des prêts à un maximum de 35 ans et en mettant fin au financement à 100 % d'une résidence.

«La SCHL a agi de cette façon pour éviter les problèmes, note Michael Landreville, conseiller hypothécaire pour Hypothéca, mais de cette façon, elle a réduit le nombre de personnes admissibles à un prêt.»

Il remarque tout de même que l'intérêt des gens pour l'achat d'une maison est demeuré intact.

«Ils souhaitent vraiment s'acheter une maison, mais ils ont peur de tout ce qui se passe chez les Américains. Pour eux, c'est la confusion totale», conclut M. Landreville.