«Depuis 2005, je faisais des représentations auprès de la municipalité, indique M. Lecours, qui a quitté ses fonctions en août. Avec le schéma de couverture (des risques d'incendie), je devais livrer un service en 15 minutes avec dix pompiers, mais je n'avais même pas le nombre de pompiers», ajoute-t-il.
Cette problématique existe depuis quelques années, affirment les deux ex-directeurs. Des pompiers ont quitté leurs fonctions, mais n'ont jamais été remplacés, disent-ils.
Les deux hommes estiment que 13 pompiers sont à l'emploi de la municipalité à l'heure actuelle, dont trois qui ne sont plus actifs. La Ville, elle, estime qu'il y en a une quinzaine en poste.
Ces sapeurs n'occupent pas un poste à temps plein. Ils sont des pompiers volontaires, ce qui signifie qu'ils sont appelés à toute heure du jour et de la nuit pour répondre aux appels d'urgence.
Là où le manque d'effectifs crée un problème, c'est en journée, affirment les deux ex-directeurs. Ils affirment que trois ou quatre pompiers seulement se déplacent sur une intervention.
«Je suis arrivé sur les lieux d'un accident avec un déversement d'essence avec deux pompiers», cite en exemple M. Lecours.
Pourquoi? Les sapeurs occupent un autre emploi, parfois à l'extérieur de la ville et ne peuvent répondre à des appels durant cette plage horaire. En soirée, le nombre de sapeurs grimpe à environ sept ou huit.
«On pense que la vie des pompiers peut être en danger. C'est la même chose pour les citoyens qui ont besoin d'aide. Ce n'est pas à huit pompiers que tu viens à bout d'un incendie», estime M. Poirier. «S'il y a six pompiers qui interviennent sur un feu, ils pourraient faire des actes surhumains», ajoute-t-il.
Autre exemple. Récemment, un pompier a été obligé de déplacer seul une pompe portative, alors que deux sapeurs sont nécessaires pour accomplir cette tâche, indique Bruno Poirier.
À la Ville de Dunham, on reconnaît la problématique. Toutefois, le directeur général, Pierre Loiselle, assure que la brigade des incendies n'hésite pas à faire appel aux pompiers des municipalités voisines, avec qui elle a des ententes, pour avoir la présence du nombre de pompiers requis sur les lieux d'un incendie.
«On a une bonne collaboration avec les villes voisines, affirme-t-il. C'est sûr que ce n'est pas une situation idéale, mais dans les prochaines semaines, ça devrait rentrer dans l'ordre.»
Processus d'embauche
Le directeur général de Dunham a récemment indiqué que le processus d'embauche de sapeurs était en cours. «C'est sûr qu'on veut augmenter le nombre de pompiers», dit M. Loiselle.
Au cours des derniers jours, trois candidats potentiels devaient être rencontrés par la municipalité dans l'espoir de dénicher un nouveau directeur de la brigade et deux sapeurs.
M. Loiselle estime que l'embauche de nouveaux pompiers n'est pas une tâche facile. «Ce n'est pas évident, dit-il. C'est de plus en plus difficile d'obtenir des candidats.»
Cette difficulté à dénicher des sapeurs n'est pas spécifique à Dunham (lire autre texte). «C'est le cas de pas mal toutes les municipalités», estime Pierre Loiselle.