Les candidats parlent d'environnement

Les différents candidats dans Brome-Missisquoi ont profité hier d'une tribune offerte par le Projet Écosphère de Brome pour exposer les grandes lignes des programmes de leurs partis respectifs en matière d'environnement.


Tour à tour, les six candidats ont utilisé le quart d'heure qui leur était alloué pour exposer leur plan à propos de cet enjeu qui préoccupe de plus en plus l'électorat canadien.

 

«Il est temps que le débat sur l'environnement prenne plus de place dans la campagne électorale», a lancé d'entrée de jeu Daniel Breton, candidat du NPD dans Jeanne-LeBer.

Venu donner un coup de main à la candidate locale Christelle Bogosta - qui n'a pas dit un mot de la présentation -, l'écologiste n'a pas manqué de souligner l'ouverture de son parti en matière d'environnement. Il a d'ailleurs invité les électeurs à consulter la plate-forme du NPD qui a été rendue publique hier.

«Je suis un fervent militant vert, dit-il, et je peux vous assurer que notre programme environnemental, c'est du solide, sinon je n'y aurais pas adhéré.»

Mark Quinlan, candidat conservateur, est ensuite venu défendre les réalisations de son parti en matière d'environnement.

«Ce que l'on propose, c'est l'application de cibles de réduction des gaz à effet de serre qui sont atteignables, dit-il. Il ne faut pas nuire à l'économie en imposant des cibles trop strictes. Les gens ne voudraient pas nous suivre.»

Essuyant tout de même quelques critiques de la part des gens dans l'assistance, le conservateur a indiqué vouloir s'attaquer à un problème qui sévit dans la région et qui affecte les électeurs de Brome-Missisquoi.

«Je compte m'attaquer au problème de la qualité de l'eau de nos lacs et rivières, dit-il. Quand j'étais jeune, on pouvait se baigner dans la Yamaska à Bromont alors qu'aujourd'hui, c'est impossible tant l'eau est polluée. Il faut y remédier.»

Vert foncé

Le candidat du parti Vert du Canada, Pierre Brassard, à quant à lui salué les bonnes intentions de ses adversaires.

«Les autres sont de plus en plus verts, mais nous, on est vert foncé», clame-t-il.

Selon lui, la pollution et la négligence en matière d'environnement ont déjà un impact sur l'économie locale.

«Les cyanobactéries ont un grave impact sur l'écotourisme, dit-il. Non loin d'ici, à North Hatley, les lieux d'hébergement qui étaient toujours pleins à craquer ont toutes les difficultés à attirer des gens à cause des algues bleues. Et ça risque d'être comme ça partout dans la région.»

L'actuel député et candidat bloquiste Christian Ouellet a plutôt proposé la piste de l'achat local pour solution.

«Si je suis réélu, je compte faire connaître aux gens de la région toutes les entreprises qui produisent des clous, des matériaux composites, des fruits et des légumes, dit-il. Les gens ne savent pas tout ce qu'ils peuvent trouver près de chez eux. En achetant un produit local, ils ont un impact positif sur leur environnement.»

Il a aussi repris le bâton du pellerin pour son projet de train de banlieue.

«Un seul wagon de train enlève 100 voitures de la route. Si un train de banlieue de dix ou quinze wagons passe dans la région, imaginez combien de voitures resteront dans leur cour», défend-il.

Quelques attaques

Après avoir remercié les organisateurs du Projet Écosphère pour la tenue de cette tribune à saveur politique, le libéral Denis Paradis a rapidement dégainé contre les conservateurs.

Il a dénoncé les subventions de 1,2 G accordées aux pétrolières pour l'exploitation des sables bitumineux.

«Nous utiliserons cet argent pour subventionner nos projets verts, dit-il. On prévoit, par exemple, offrir des prêts de 10 000 $ sans intérêt aux particuliers qui désirent améliorer le rendement énergétique de leur demeure.»

Si le ton de la tribune a été plutôt cordial jusque là le candidat indépendant David Marler est venu secouer l'assistance avec quelques attaques bien senties contre son ancien parti. «Tout le monde fait des erreurs, dit-il. La mienne a été de suivre les conservateurs en 2005.»

Dénoncant une élection qu'il qualifie d'illégale et se disant horrifié de voir Harper mener dans les sondages, l'indépendant a lancé un vibrant appel au vote.

«Votez pour n'importe qui, a-t-il conclu, pourvu que vous ne votiez pas pour les conservateurs.»