Un coup dur pour Bedford, disent les candidats

Les candidats aux élections fédérales dans Brome-Missisquoi déplorent tous la fermeture d'Exeltor de Bedford.

La fermeture de l'usine de fabrication d'aiguilles à tricoter industrielles Exeltor, jeudi, crée des remous jusque dans l'arène politique, où les candidats aux prochaines élections fédérales soulignent la tristesse de l'événement et offrent leur soutien aux 140 employés mis à pied.


«C'est terrible pour ces gens qui comptent bien souvent 25, 30 et 40 ans de service de se retrouver sans emploi du jour au lendemain, indique le candidat bloquiste Chris-tian Ouellet. Ce qui est le plus triste, c'est que beaucoup d'entre eux auront de la difficulté à se retrouver du travail.»

 



L'actuel député de Brome-Missisquoi espérait hier pouvoir rencontrer la direction de l'entreprise pour tenter de trouver une solution.

«Mais si rien n'est possible, dit-il, ça démontrera bien la nécessité de mettre de l'avant le Programme d'aide aux travailleurs âgés que le Bloc défend depuis des années et dont libéraux et conservateurs ne veulent pas entendre parler.»

Un milliard pour les industries

Sensible lui aussi au désarroi des employés d'Exeltor, Denis Paradis, candidat du Parti libéral du Canada, a tout de suite entrepris des démarches auprès du gouvernement du Québec par l'entremise de son frère, le député provincial de Brome-Missisquoi Pierre Paradis.



«Pierre m'a assuré qu'il avait demandé l'aide du ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale Sam Hamad, dit M. Paradis. Ils devraient mettre en branle un plan pour le reclassement des employés.»

M. Paradis est d'avis que le départ d'une entreprise qui faisait partie du décor de Bedford depuis plus de cent ans laissera des traces.

«Ça va laisser un trou béant dans la ville, dit-il. Les commerces de Bedford aussi seront touchés.»

La solution, pense Denis Paradis, c'est la mise en place d'un fonds d'aide d'un milliard qui servira à financer des entreprises du secteur traditionnel désireuses de changer leur vocation.

«Si on est élus, on va mettre ce fond à la disposition des entreprises, assure-t-il, et je serai le premier à piger dedans pour aider les entreprises de Brome-Missisquoi.»

Pas de fausses promesses



Le candidat conservateur Mark Quinlan se dit désolé pour les familles touchées par cette fermeture, mais déplore surtout que certains de ses adversaires tentent de la récupérer à des fins partisanes.

«L'ouvrier qui est assis chez lui ce matin plutôt que d'être au travail ne veut rien savoir des fausses promesses, clame-t-il. Il ne faut surtout pas croire qu'il y a des solutions miracles pour éviter des pertes d'emplois.»

M. Quinlan ne croit pas non plus que la solution soit de payer quelqu'un à ne rien faire jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge de la retraite.

«Il faut arrêter de penser que les travailleurs de 55 ans sont finis et qu'ils ne peuvent plus contribuer à la société, dit-il. Comme l'a dit Félix, c'est le meilleur moyen de les tuer.»

Selon lui, tout ce qu'un gouvernement responsable peut faire, c'est alléger le fardeau fiscal des entreprises qui souhaitent activement améliorer leur compétitivité.

«La crise touche toute la planète, soulève-t-il, mais c'est en soutenant ces entreprises que nous passerons à travers.»

Marasme économique

Elle-même résidante de Bedford, Christelle Bogosta, candidate du NPD, se dit profondément touchée par cette fermeture soudaine.



«Ça ne parle que de ça dans le village, dit-elle. Tout le monde est inquiet.»

Seul le plan du chef Jack Layton, qui promet des crédits d'impôts importants aux PME qui jouent un rôle actif dans leur communauté, permettrait à Brome-Missisquoi d'éviter le pire, pense-t-elle.

«Il faut privilégier l'achat local et encourager les entreprises qui font travailler les gens d'ici», soutient Mme Bogosta.

Pour le candidat du Parti Vert, Pierre Brassard, c'est le marasme économique qui guette la circonscription si rien n'est fait pour stopper l'hémorragie.

«Je suis boulversé et inquiet de cette fermeture, dit-il. J'ai bien peur pour l'avenir de la région si on ne change pas de gouvernement au plus vite.»

Bien entendu, son parti propose une réforme des règles fiscales régissant les entreprises et des relations de travail entre employeurs et syndicats, mais il se garde de tout commentaire partisan.

«Ce que je souhaite par-dessus tout, c'est que peu importe qui sera le prochain député, il agira pour sauver l'économie de la région», dit M. Brassard.