Vincent revient avec le PATA

Robert Vincent.

Pour le candidat du Bloc québécois et actuel député de Shefford Robert Vincent, il serait plus que temps que le gouvernement canadien cesse de condamner les travailleurs âgés et les aînés à vivre sous le seuil de pauvreté.


«Ce n'est pas normal que nos parents, que nos grands-parents soient laissés à l'abandon, a lancé le candidat lors d'une conférence de presse tenue hier à la Maison de la culture de Waterloo. Ce n'est pas plus normal qu'ils soient obligés de vivre avec si peu de moyens après avoir passé une vie entière à travailler et à payer des impôts.»

 



Comme plusieurs entreprises de la région ont dû fermer leurs portes au cours des dernières années, la réalité des travailleurs âgés de plus de 55 ans qui perdent leurs emplois préoccupe particulièrement Robert Vincent.

«Beaucoup d'ouvriers perdent leur emploi à la suite de fermetures d'usines dans la région, explique-t-il. Bien souvent, ces personnes travaillent depuis l'âge de 14 ou 15 ans et n'ont pas leur secondaire V. C'est presque impossible pour eux de se retrouver du travail.»

Ce qui menace ces travailleurs, pense M. Vincent, c'est qu'après avoir écoulé leur seule année de prestations d'assurance-emploi, ils sont réduits à liquider leurs actifs pour tenir le coup.

«S'ils ont des enfants à l'université, une hypothèque ou un voiture à payer, ces personnes n'auront pas le choix de piger dans leur REER et leurs économies. Certains devront même vendre leur maison pour tenir le coup jusqu'à leur pension, illustre-t-il. Et à 65 ans, les plus chanceux recevront un maigre 15 891 $ par année. Ce n'est sûrement pas le genre de retraite à laquelle ils ont rêvé toute leur vie.»



Avec l'instauration du Programme d'aide aux travailleurs âgés (PATA), le Bloc propose que les prestations d'assurance-emploi soient maintenues jusqu'à ce qu'à 60 ans, la Régie des rentes du Québec prenne la relève.

«Ce programme ne coûterait que 45 M $, explique-t-il. Ce n'est rien comparé aux 8 milliards que Harper va donner aux pétrolières jusqu'en 2013.»

Une question de respect

Soumis au vote de la Chambre des communes à plusieurs reprises et finalement adopté en 2006, le PATA n'a encore jamais été appliqué, mis de côté tour à tour par les libéraux et les conservateurs.

Robert Vincent qualifie d'irrespectueuse l'attitude des deux partis envers les aînés.

«Ils ont tout fait pour bloquer la mise en place du PATA et du Supplément de revenu garanti pour les aînés, clame-t-il. Le Bloc québécois est le seul parti à se soucier du sort des aînés. Nous sommes les seuls à nous battre pour qu'on reconnaisse leurs droits.»



Ce que le Bloc propose, souligne Robert Vincent, c'est d'inscrire automatiquement tous les aînés au programme de Supplément de revenu garanti, d'assurer la pleine rétroactivité du supplément pour les personnes qui auraient dû le recevoir à leur retraite, permettre le versement des prestations au conjoint pendant six mois suivant le décès d'un prestataire et, finalement, de majorer les prestations de 110 $ par mois.

«Quand on reçoit à peine 1100 $ par mois, il faut couper quelque part, déplore Robert Vincent. Trop souvent, les aînées coupent dans leurs sorties, dans leur alimentation et leur médication. C'est inadmissible de traiter avec si peu d'égards les gens qui ont contribué à bâtir le Québec.»